Des chèvres à Crémines pour retrouver une biodiversité perdue
Un long processus
En 2020, Pro Natura a initié une discussion entre la commune de Crémines, propriétaire du pâturage, et le Service de la promotion de la nature du canton de Berne (SPN) pour une reprise en main de la gestion de ce pâturage, qui avait été délaissé pendant des années.
Consciente de la valeur de ce pâturage menacé, la commune a accueilli avec enthousiasme la proposition, le soutien et l’expertise de Pro Natura. De fait, l’idée d’utiliser un troupeau de chèvres a rapidement conquis les conseillères et conseillers communaux, tout comme le SPN.
Après l’intégration de ces deux partenaires clés, il fallait encore trouver un agriculteur motivé, car tout restait à faire : former le troupeau de chèvres, remettre en état quelque 1800 mètres de barrières, trouver des financements et mettre en œuvre les premières mesures de débroussaillage pour permettre aux chèvres de se frayer un chemin.
Un partenariat concluant
À la suite d’un appel à candidature et de la présentation du projet de Pro Natura par la Commune, plusieurs dossiers ont été déposés. C’est la famille Rohrer qui a été retenue. eElle possédait déjà quelques chèvres et s’est montrée particulièrement intéressée par la démarche.
Le premier grand chantier a consisté à remettre en état des barrières sur un terrain en pente ayant un sol superficiel. Un immense travail, d’autant plus qu’il a fallu tenir compte de la problématique des grands prédateurs que sont le lynx et le loup ainsi que de la tendance des chèvres à sortir des parcs. Pro Natura a fait intervenir deux spécialistes des grands prédateurs pour prodiguer des conseils aux agriculteurs. Le troupeau est ainsi protégé au mieux, même si de la prédation ne peut être exclue.
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Quentin Kohler
- La construction de la clôture a été la première grande tâche.
Place aux chèvres et aux orchidées….
Après un débroussaillage partiel, 26 chèvres parcourent le pâturage depuis le 22 mai 2023. Elles font du bon travail : les buissons ont déjà été bien affaiblis, ce qui est encourageant pour la suite. C’est aussi gratifiant pour l’agriculteur, qui est impressionné par ses chèvres et rassuré au sujet de la pertinence du projet. Mais l’action ne fait que commencer et les chèvres ont encore quelques belles années devant elles pour repousser les buissons. À la fin, tout ce travail doit permettre à des espèces autrefois nombreuses sur ce pâturage – orchidées, gentiane croisette, papillons – de recoloniser cet espace pour qu’il retrouve la biodiversité exceptionnelle qui était la sienne.
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Quentin Kohler
